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Je me suis rendu ce matin à la rencontre des personnels en grève de l’Hôpital de Beauvais, avec d’autres militants du Front de gauche, pour apporter notre soutien à ce mouvement de défense du service public de santé.
La grève qui a démarré au Laboratoire face au non-remplacement de 4 départs en retraite, est suivie aussi, parfois fortement, dans d’autres services et dans toutes les catégories même si les personnels sont réquisitionnés.
Avant le laboratoire, ce sont les personnels du bloc opératoire, de pédiatrie, de l'HAD (Hospitalisation à Domicile) qui ont déjà subi les méfaits des redéploiements, les suppressions de postes, la flexibilité.
Et d’autres services sont aujourd’hui dans le collimateur de la direction de « l’optimisation et de la performance » appelée plus trivialement « la nettoyeuse » chargée de tailler dans les effectifs pour répondre aux injonctions de l’Agence régionale de Santé (le bras armé du gouvernement en matière de santé dans chaque région) : ainsi des documents de la Direction évoquent clairement des économies de personnels à faire dans les services de gynécologie, maternité, radiothérapie, hôpital de jour, informatique, cuisine, service technique !
On est loin du tableau idyllique dressé toutes ces dernières années par les directeurs de l’Hôpital et la Présidente du Conseil de surveillance de l’Hôpital, la sénatrice-maire UMP de Beauvais étonnamment muette sur le sujet aujourd’hui.
Les personnels en grève ce matin témoignent tous, malgré leur grande conscience professionnelle, d’un sentiment de ras-le-bol devant la dégradation des conditions de travail avec les conséquences sur la qualité du service public : 3,4 voire 6 weekends travaillés consécutivement, 2 semaines de vacances seulement durant la période d’été et avec un seul weekend, des heures supplémentaires qui s’accumulent sans pouvoir les récupérer ou se les faire payer ( 80 000 HS par an en moyenne !), des rappels durant les périodes de repos, des journées de 10h voire 12h…
Impossible d’accepter de nouvelles dégradations avec encore moins de personnels alors que les charges de travail s’alourdissent.
En effet, les personnels soulignent combien le vieillissement de la population amène des opérations, des soins et des prises en charge plus lourdes et plus longues ; ou encore les effets multiples de la crise économique et sociale qui font que l’hôpital public accueille des patients à la santé plus dégradée.
De plus en plus insupportable aussi pour ces personnels qui aiment leur métier au service de la santé, cette logique comptable imposée par la « tarification à l’activité »(T2A) et renforcée par la Loi Bachelot qui amène à ne plus considérer le patient que sous l’angle de ce qu’il va coûter ou rapporter à l’Hôpital : « passer du temps avec un malade ce n’est pas rentable ! » me dit l’un d’eux qui précise : « nous devons ramener chaque patient à un acte médical codifié et veiller à ce que ce soit le plus rentable pour l’hôpital ».
Oui, ces personnels ont raison de lutter contre cette dérive qui tourne le dos à ce que doit être le service public de santé, ils ont raison de ne pas accepter de faire les frais de cette mauvaise politique menée depuis des années.
Comme nous l’avons dit dans le précédent article sur ce blog, d’autres choix existent à condition d’aller chercher l’argent là où il est, pour donner les moyens nécessaires à l’hôpital public pour ses missions.
Notre beau mot d'ordre, "l'humain d'abord" prend plus que jamais tout son sens.
rassemblement ce matin des personnels en grève devant l'hopital et diffusion de tracts aux usagers.